Femmes du Digital Ouest promeut un numérique plus féminin…

sandrine-charpentier3 questions à Sandrine CHARPENTIER, co-fondatrice du Prix Femmes du Digital Ouest.

Entrepreneuse et engagée, la nantaise Sandrine Charpentier allie sa passion pour le numérique à un engagement plus personnel pour l’égalité professionnelle femmes/hommes dans les entreprises pour co-fonder l’association Femmes du Digital Ouest en 2015. Cheffe d’entreprise, membre de BFN (Business au Féminin à Nantes, elle est également déléguée régionale de Femmes du Numérique en Pays-de-la-Loire, une Commission de Syntec Numérique, le syndicat professionnel des ESN.

Pour nous, Sandrine Charpentier revient sur son parcours et sur ce qui anime aujourd’hui sa volonté d’encourager les femmes à entreprendre dans le numérique.

Avant tout femme de communication, le Digital est au cœur de votre parcours professionnel et entrepreneurial : quel a été le déclic pour vous ?

Mon parcours professionnel s’est orienté très vite vers le high tech (on ne parlait pas forcément de numérique dans les années 90). J’ai débuté chez Canon France au moment où le numérique faisait évoluer le photocopieur pour en faire un système d’impression numérique connectée en réseau. C’était une vraie révolution au sein de l’entreprise et il fallait accompagner ce changement d’image de Canon France, qui, de vendeur de consommables devient acteur leader de l’impression numérique. J’ai accompagné l’entreprise sur le volet relations publiques de Canon France pour la partie BtoB et Corporate. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à m’intéresser à l’univers du numérique.

 

Pour moi, le numérique a toujours été un moyen de nourrir de nouvelles opportunités, de tisser des liens plus facilement entre les hommes, de travailler différemment mais mieux… J’ai donc vu le numérique comme un secteur qui offrait de nombreuses opportunités. Très vite, j’ai créé ma propre agence de relations medias/e-medias à Nantes (SC CONSEIL) pour accompagner des entreprises qui, avec le numérique, prenaient un virage différent pour faire évoluer leur marché, leurs offres, leur univers concurrentiel. Puis, nous nous sommes orientés vers le web social et vers les communautés pour aider les entreprises à appréhender ce nouvel espace d’expression en s’appuyant sur une stratégie d’influence on-line.

Pendant 12 ans, j’ai développé mon agence puis je l’ai cédée. Début 2016, j’ai créé DIGITALY, une entreprise spécialisée dans le conseil et la formation en innovation sociale, mixité et transformation numérique. J’y accompagne les entreprises dans leurs engagements vers plus de mixité, notamment dans les métiers du numérique. J’interviens également aux côtés des dirigeants et membres du COMEX pour les aider à intégrer les nouveaux usages du digital dans leur organisation.

Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez été amenée à co-fonder l’association Femmes du Digital Ouest ?

Le digital est un centre d’intérêt très fort pour moi ; en parallèle, j’ai un engagement plus personnel qui porte sur l’égalité professionnelle femmes/hommes dans les entreprises. Début 2015, j’ai souhaité donner une nouvelle orientation à mon parcours professionnel pour allier le numérique et le sujet de la mixité dans le numérique car je me suis rendue compte que ce n’était pas un secteur où les femmes se reconnaissaient facilement, ni vers lequel elles s’orientaient facilement. Or, ceux qui conçoivent les nouveaux services, les nouvelles applications sont ceux qui font le monde de demain ; les femmes représentent 50 % de la population civile et doivent prendre part à cette économie du numérique tant dans la partie technique (développement d’infrastructures numériques, de programmes…) que dans la mise en place de nouveaux usages.

Très vite, j’ai vu que nous n’avions pas en Pays-de-la-Loire des actions fortes qui permettent de communiquer sur le numérique et sur les rôles modèles sans lesquels on reste toujours au même constat avec un taux des femmes qui n’évolue pas dans le digital.

Mon ADN d’entrepreneuse a parlé… Avec Sandrine Fouillé, autre passionnée du numérique, nous sommes complémentaires sur notre activité car elle est une réelle intrapreneuse. Elle est membre du réseau international « Women In Engineering » né grâce à l’initiative de femmes ingénieures et dirigeantes du Groupe Altran en 2008. Elle est notamment en charge du Digital chez Altran Division Ouest avec un nouveau programme « OnbyAltran » pour aborder la Transformation digitale des entreprises avec l’agilité des startups et l’expertise des « Innovation Makers » du leader de l’ingénierie et du digital. Ensemble, nous avons décidé de créer un prix pour récompenser des femmes qui ont un parcours inspirant dans le digital. C’est ainsi qu’est née l’association Femmes du Digital Ouest et le prix éponyme.

Nous voulions montrer que les femmes sont présentes dans l’entrepreneuriat numérique avec la création de startups et au niveau de l’intrapreneuriat avec le pilotage de projets de transition numérique dans l’entreprise. Nous avons également souhaité faire le lien avec l’écosystème nantais très dynamique dans le digital, avec pour ambition de faire évoluer la Nantes Tech pour qu’elle se féminise.

La 2ème édition du Prix Femmes du Digital Ouest vient d’être lancée avec 5 distinctionsdont une nouveauté, le prix « Jeune pousse du digital » pour récompenser une jeune fille qui porte un projet d’innovation dans le domaine du numérique. C’est une manière de nous tourner vers la génération Z où se retrouvent les futures actrices du changement de notre société et de nos entreprises.

Femmes du numérique que nous avons rejoint fin 2015 nous soutient dans notre démarche. Nous avons des objectifs partagés et des engagements et valeurs communs sur la mixité dans le numérique. Sandrine Fouillé et moi-même sommes toutes les deux déléguées régionales de Femmes du Numérique en Pays-de-la-Loire pour sensibiliser les acteurs économiques et institutionnels autour de la présence des femmes dans les métiers du numérique

N’oublions pas que le numérique est en pénurie de talents et les opportunités à saisir dans l’entrepreneuriat sont nombreuses. Le Prix Femmes du Digital Ouest nous permet de mettre en lumière la diversité des métiers et entreprises du numérique.

Quels encouragements donneriez-vous aux étudiantes qui ont envie d’entreprendre dans le numérique ?

Il faut surtout oser ; on a tendance soi-même en tant que femme à s’autocensurer… Le message, c’est de dire aux jeunes filles et jeunes femmes qu’elles ont leur place dans l’économie du numérique. Il ne faut vraiment pas qu’elles en doutent parce qu’on les encourage fortement.

Beaucoup d’acteurs sont mobilisés sur l’entrepreneuriat. Le gouvernement met des dispositifs en place pour accompagner les projets. Il y a beaucoup de structures, d’incubateurs qui créent pour aider les jeunes filles qui souhaitent innover dans le numérique.

Tous les feux sont au vert. Si on a un projet, on peut se lancer. C’est tellement enrichissant et stimulant de vivre une aventure où l’on peut créer de la valeur, apporter des choses nouvelles à notre société… Si on a une idée, apparemment, rien ne nous empêche d’y aller : il faut donc croire en soi… oser, oser, OSER.

En savoir plus sur l’association Femmes du Digital Ouest : http://www.femmes-digital-ouest.fr