Les PEPITE mettent en place le Statut Etudiant Entrepreneur
3 questions à Karine Le Rudulier, Directrice de PEPITE Bretagne et Jérôme Authier, Directeur de PEPITE Créer (Pays-de-la-Loire)
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est un PEPITE et quels sont ses objectifs ?
Les pôles sont des structures dont la vocation est de développer la sensibilisation, la formation à l’entrepreneuriat des étudiants, et d’accompagner les étudiants porteurs de projets. En 2002, le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (MESR) lance une expérimentation pour le financement de Maisons de l’Entrepreneuriat, dans nos Régions Nantes en accueillera une pendant 9 ans. En 2011, sur la base de la réussite de ces expérimentations, le MESER et le Ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi (MEIE), financent une vingtaine de pôles sur le territoire français dont le P2EB en Bretagne et le Pôle Créer en Pays-de-la-Loire. Une grande latitude est alors laissée aux pôles pour conduire leur action. Début 2014, dans le cadre du nouvel appel à projets PEPITE (Pôles Etudiants Pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat, 29 pôles sont créés. La Bretagne et les Pays-de-la-Loire consolident leur diffusion de cette culture de l’entrepreneuriat et de l’innovation avec leurs deux pôles labélisés PEPITE.
Avec un cahier des charges plus précis, le programme PEPITE permet à chaque pôle de mettre en place un dispositif adapté à son territoire. Le périmètre d’action est précisé, tant au niveau du public ciblé (étudiants et secondaire) que des thématiques traitées (entrepreneuriat féminin, Innovation etc…) et des pratiques communes sont recommandées à tous les pôles selon deux axes.
Le premier axe concerne l’étudiant porteur d’un projet de création avec la mise en place du Statut Etudiant Entrepreneur, la création du DU Entrepreneuriat et Innovation (D2E), le lancement du Prix PEPITE – Tremplin pour l’Entrepreneuriat Étudiant dans le cadre du concours national d’aide à la création d’entreprise de technologies innovantes, et la création d’espace de co-working sur les campus.
Le second axe est à destination de tous les étudiants avec la généralisation de la sensibilisation et de la formation par la création de modules sur la thématique de l’entrepreneuriat en Modules en licence, master et doctorat.
« C’est sur ces bases, précisent Karine Le Rudulier et Jérôme Authier, que les collaborations se développent entre PEPITE Bretagne et PEPITE Créer, autour de partenariats communs et de thématiques partagées (ESS, innovation,…). A terme, dans le cadre de la Communauté d’Universités et d’Etablissements Université Bretagne Loire, les deux PEPITE auront vocation à animer chacun sur son territoire l’entrepreneuriat étudiant dans une dynamique partagée.
Aujourd’hui, beaucoup d’acteurs se mobilisent en faveur de l’entrepreneuriat étudiant. Comment leurs différentes actions peuvent-elles s’articuler avec les PEPITE que vous pilotez ?
Nous avons vocation à être une tête de réseau sur la thématique de l’entrepreneuriat étudiant. Par conséquent notre rôle est de fédérer une grande partie des acteurs socio-économiques du territoire sur la thématique. « Ainsi, ajoute Karine Le Rudulier, lors du salon régional de la création d’entreprises qui s’est déroulé à Rennes début octobre dernier (JRCE), nous avons invité les autres acteurs du territoire pour donner aux jeunes toute l’information sur l’entrepreneuriat ».
Et Jérôme Authier de préciser : « Toujours dans cette logique de réseau, notre volonté est de bien travailler avec toute la diversité des acteurs déjà en place, afin de bien sécuriser le parcours de l’étudiant dans la réussite de ses études et le développement de son projet entrepreneurial. »
Les PEPITE mettent en place le nouveau Statut Etudiant Entrepreneur. De quoi s’agit-il ? Quels vont être les bénéfices de ce nouveau statut pour les étudiants ?
Le statut d’étudiant-entrepreneur s’adresse en priorité aux jeunes de moins de 28 ans, âge limite pour bénéficier de la sécurité sociale étudiante. Le baccalauréat ou l’équivalence en niveau est la seule condition de diplôme requis pour une inscription au diplôme d’établissement étudiant-entrepreneur. Les frais d’inscription légaux et spécifiques sont limités à 500 euros par an pour la période 2014-2017. Deux types de profils seront accompagnés : les étudiants en cours d’études et les jeunes diplômés.
Dans le premier cas, pour l’étudiant en cours d’étude, l’accompagnement offre plusieurs possibilités : sur demande, l’étudiant peut substituer son projet entrepreneurial validé par le PEPITE à l’obligation de faire un stage. Il peut faire valoir un droit à la césure pendant ses études, peut demander à convertir le diplôme « étudiant-entrepreneur » (D2E) en E.C.T.S. dans le diplôme national de sa discipline et peut être accueilli dans l’espace de coworking du PEPITE.
Pour les jeunes diplômés, l’inscription au statut étudiant entrepreneur permet de bénéficier d’un statut étudiant durant la période de création d’entreprise (pour assurer notamment le bénéfice de la sécurité sociale étudiant), d’accéder à un espace de travail et de bénéficier des soutiens nécessaires, d’intégrer une formation à l’entrepreneuriat et à la gestion, orientée vers la préparation et le lancement d’un projet entrepreneurial.
Le statut étudiant entrepreneur présente plusieurs avantages : la mise en réseau facilitée avec les acteurs de la création d’entreprise (le financement par exemple), l’accès à des prix régionaux et nationaux comme le Prix PEPITE – Tremplin pour l’Entrepreneuriat Étudiant, la possibilité de suivre une formation (le D2E), l’accès à un lieu de coworking du PEPITE, le co-accompagnement par un entrepreneur, un enseignant-chercheur ou une structure d’accompagnement.
« En résumé, dit Karine Le Rudulier, le statut étudiant entrepreneur, c’est aider les jeunes diplômés et les étudiants en cours d’études à créer leur entreprise grâce à un accompagnement personnalisé. »
« Cela commence par un bilan personnalisé sur le projet de l’étudiant porteur de projet afin de trouver des solutions (besoin de financement, de formation…) adaptées à l’étudiant et à son projet en lien avec les partenaires dont Passeport Armorique pour Entreprendre » conclut Jérôme Authier.