Portrait d’un entrepreneur engagé sur son territoire

Laurent JOLIVET (à gauche) et Fabrice BERROU (à droite), co-dirigeants de l'entreprise brestoise Terre d'Embruns
Laurent JOLIVET (à gauche) et Fabrice BERROU (à droite), co-dirigeants de l’entreprise brestoise Terre d’Embruns

Laurent JOLIVET est un entrepreneur brestois, co-dirigeant de l’entreprise Terre d’Embruns et membre du CJD Brest. Il nous parle de son expérience entrepreneuriale et de son engagement sur son territoire.

Son parcours entrepreneurial 

J’ai un parcours en contrôle de gestion qui a évolué vers la responsabilité d’un pôle financier. Entre 2000 et 2010, j’ai été directeur administratif et financier dans des filiales du Club Méditerranée.

À cette époque, je commençais à ressentir des velléités entrepreneuriales, car j’étais sur un périmètre plutôt étroit et je souhaitais donner du sens à mon activité. Mais je ne voulais pas forcément créer ma propre entreprise. J’ai alors été en contact avec Fabrice BERROU, qui était porteur d’un projet en Biscuiterie sur Brest. Nos profils étaient complémentaires, puisqu’il avait un profil plutôt technique et industriel, je me suis donc proposé de rejoindre son activité. J’ai intégré l’entreprise Terre d’Embruns en 2011 alors qu’elle avait déjà 4 ans d’existence et comptait 4 collaborateurs, avec son atelier de pâtisserie et son savoir-faire dans la fabrication du kouign-amann.

Nous avions alors pour objectif d’évoluer vers un nouvel outil technique et de mettre en place un magasin de vente directe, adossé à l’atelier situé au Moulin-Blanc à Brest. En quelques mois, nous sommes passés à 10 collaborateurs. Pour accélérer encore notre développement, nous sommes allés chercher des financements via une levée de fonds en 2014, auprès de Breizh Invest PME.

L’entreprise Terre d’Embruns aujourd’hui

 Aujourd’hui, Terre d’Embruns est un fabricant de tartelettes caramélisées avec un vrai savoir-faire pâtissier et compte 40 collaborateurs. Nous sommes spécialisés sur le feuilletage caramélisé et en innovation permanente.  Nous travaillons par exemple sur de nouvelles textures et de nouveaux produits à base de sarrasin.

Nous sommes présents sur deux marchés. Nous avons à 80% une clientèle de professionnels, constituée essentiellement de grands comptes avec des réseaux de magasins dans toute la France (chaines de restauration, boulangeries-pâtisseries, …). Nous leurs proposons des produits surgelés pour une cuisson sur place, qui peuvent être coconstruits avec eux.

Nous nous adressons également aux particuliers, grâce à nos deux boutiques brestoises, situées au Moulin-Blanc et plus récemment en centre-ville de Brest.

Début 2020, nous avons été fortement impactés par le COVID. Nous avons dû fermer nos deux boutiques en mars et nous n’avions quasiment plus de demande chez nos clients professionnels, principalement des chaînes de restauration qui étaient elles aussi à l’arrêt. Nous avons ainsi perdu 40% de notre chiffre d’affaire sur le premier semestre 2020. Ça a été un coup d’arrêt, mais depuis nous sommes partis sur de nouvelles perspectives. Nous sommes en train d’accélérer sur la recherche d’alternatives à nos marchés historiques. Pour le moment, nous ne sommes pas très présents en grande distribution, ce qui est un frein pour toucher de nouveaux consommateurs.

Par ailleurs, notre outil de production actuel est un outil pilote, qui arrive vite à saturation avec nos volumes de vente. Nous travaillons donc sur un projet ambitieux de construction d’un nouveau site industriel. Pour ça, nous anticipons sur les compétences nécessaires à ce développement, notamment dans les fonctions supports. Nous avons désormais un responsable qualité, un adjoint méthode et nous avons mis en place un nouvel outil ERP piloté par un responsable système d’informations à temps partagé.

Son engagement

Je suis engagé à la présidence du groupement employeurs Iroise depuis 5 ans. Ce regroupement d’une cinquantaine d’entreprises du territoire nous permet de partager les compétences de collaborateurs en saison. Il y a également des temps partagés sur des fonctions supports comme des fonctions marketing ou communication par exemple.

Je suis également au CJD de Brest depuis 2013. Mon but était de prendre du recul par rapport à mon projet et d’adopter de bonnes pratiques en partageant avec mes pairs. Le fait de pouvoir rencontrer d’autres dirigeants de structures de toutes tailles dans la bienveillance apporte un regard différent sur son propre engagement et son entreprise. L’aspect formation autour du management, des aspects RH, … y est aussi très intéressant.

Via le CJD, je suis également impliqué depuis 4 ans dans l’association Passeport Armorique pour entreprendre. Je participe tous les ans aux jurys de sélection brestois, en faisant passer des entretiens aux étudiants qui souhaitent intégrer le dispositif de parrainage. C’est intéressant pour moi ; cela me permet de me mettre en résonnance avec les parcours et aspirations des jeunes d’aujourd’hui, et je peux parfois tomber sur des projets de futurs entrepreneurs qui font écho à mon activité.

Il m’est également arrivé de faire appel à des compétences de jeunes que j’ai pu rencontrer lors de ces sélections. Ainsi, j’avais rencontré Jordane CUEFF en 2017 lorsqu’elle était venue passer les entretiens de sélection en duo pour un projet de création d’agence de communication. Deux ans après, lorsque nous avons décidé chez Terre d’Embruns d’internaliser la fonction communication, je me suis rappelé de son profil. Je l’ai donc recontactée pour lui proposer un poste et ça a fonctionné. Cela fait maintenant un an que Jordane est en CDI chez Terre d’Embruns, en tant que Responsable Marketing et Communication, dans le cadre d’un VTE (Volontariat Territorial en Entreprises). Jordane est à temps partiel chez nous. En effet, elle travaille en parallèle sur le développement de sa propre agence de communication.


N’hésitez pas à consulter l’article suivant pour en savoir plus sur le projet de Jordane.